Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/306

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

côté. Je pris donc le chemin qu’il fallait prendre. Je revis la boutique avec une netteté minutieuse ; j’y reconnus toute sorte de petits gâteaux de formes particulières et, entre autres rafraîchissements, des sorbets au lait de noisette, préparation que je n’avais jamais rencontrée ailleurs. Je réfléchis alors que l’occasion était précieuse pour vérifier si je saurais me remémorer une saveur aussi fidèlement que je me remémorais des images. Je choisis un de ces sorbets imaginaires. J’y portai mes lèvres, je mis toute mon attention à le bien déguster, et je reconnus ainsi que ma mémoire en défaut ne me fournissait que par à peu près la sensation qui lui était demandée. C’était un goût d’amande, et non pas un goût de noisette qu’elle retrouvait. Je m’éveillai aussitôt, par un effort de volonté, afin de prendre note de ce fait qui me paraissait intéressant quant à l’étude des phénomènes de la mémoire, et qui ne l’était pas moins en ce qui concerne l’exercice, en rêve, des facultés d’être attentif, de raisonner et de juger. »

Autre exemple :

« J’avais entendu des chouettes crier, un soir, au B [1]... Je me couche, je rêve que je viens d’arriver à Paris, et que j’y suis arrivé de nuit ; en ce moment, les mêmes chouettes qui s’étaient fait entendre

  1. Notre habitation à la campagne