Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/307

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renouvellent leurs désagréables cris. J’entends ces cris au milieu du rêve où je me croyais à Paris. Je fais alors cette réflexion : Les chouettes, en vérité, me poursuivent. Hier, je les entendais au B..., aujourd’hui, je les entends encore à Paris. J’imagine, en même temps, voir un de ces oiseaux voler au-dessus des toits de la maison voisine. »

Quelques observations analytiques à propos de ce dernier rêve si simple :

1° Une perception extérieure, le cri d’une chouette, introduit un élément nouveau dans un rêve préexistant ; mais cela, sans imprimer à ce rêve lui-même une direction nouvelle.

2° Le cri de la chouette ayant éveillé en moi l’idée de cet oiseau, la sensation vraie que je recevais par le sens de l’ouïe a immédiatement provoqué une hallucination conforme du sens de la vue. J’ai cru voir ce que j’entendais. J’ai rencontré une nouvelle application de ce principe que penser à une chose c’est y rêver.

3° Bien qu’en définitive il m’ait conduit à des impressions erronées, mon esprit n’a cessé de raisonner juste sur les sensations qu’il a perçues. Des visions fausses m’ayant d’abord persuadé que j’étais à Paris et qu’il faisait nuit, au moment où ce cri d’une chouette s’est fait entendre, j’en ai conclu instinctivement que vingt-quatre heures, au moins, avaient dû s’écouler depuis que j’avais