Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/310

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

attribuées par d’autres écrivains à l’imagination proprement dite. Il s’en faut de beaucoup, avons-nous dit, que l’on se doute, à l’état de veille, des immenses matériaux de toute sorte dont la mémoire est remplie ; matériaux recueillis pour la plupart du temps à notre insu, mais que l’esprit sait retrouver, en songe, avec une netteté merveilleuse. Pouvoir reconnaître l’origine d’une image aussi sûrement que dans l’exemple cité au commencement de ce volume est une exception très rare. Il sera le plus souvent impossible de déterminer dans la formation de nos rêves où s’arrête l’office de la mémoire, selon la stricte acception du mot, c’est-à-dire le rappel pur et simple de l’une de ces innombrables impressions dont nous avons emmagasiné le souvenir, où commence le travail de l’imagination vraiment créatrice, c’est-à-dire la mise en œuvre des matériaux fournis par la mémoire, la formation des composés qui se produisent sous un aspect relativement nouveau.

Ces considérations me font réunir en une même section les notes que j’ai pu recueillir touchant le double rôle, dans nos rêves, de l’imagination et de la mémoire. Elles contribueront, je l’espère, à élucider particulièrement trois points sur lesquels