Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/325

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« Je me crois dans une auberge d’Angleterre, causant en anglais avec mon hôte. Il me parle très vite et d’abondance. Je le comprends très bien, tout en ayant quelque peine à le suivre. Mais je cherche mes mots pour lui répondre, certaines expressions me manquent, mon oreille saisit une grande différence entre ma prononciation vicieuse, et celle du véritable Anglais que j’ai pour interlocuteur. »

« Je rencontre dans la rue un jeune homme qui me paraît être de ma connaissance, je l’aborde ; nous nous serrons la main, nous nous regardons attentivement. (Mon rêve est très lucide.) « Mais je ne vous connais pas du tout », me dit alors ce personnage, en continuant sa route. Et moi, très confus, je suis forcé de m’avouer qu’en effet je ne le connaissais nullement. »

Dans le premier de ces deux rêves, ma mémoire trouve, pour faire parler une langue étrangère à un être imaginaire, une facilité d’élocution que je ne possède pas moi-même, à l’état de veille, et qu’elle ne me prête point d’ailleurs, dans ce même rêve, pour mes propres discours.

Dans le second, elle tire tout à coup de ses casiers une image qu’elle reconnaît vaguement de prime abord, mais qu’elle ne parvient pas à identifier ensuite ; et l’imagination place dans la bouche