Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/326

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de ce personnage problématique la réflexion qui m’est inspirée par la défaillance subite de ma mémoire elle-même.

Je lis encore dans mon journal une observation qui me paraît se lier assez naturellement aux précédentes :

« Je crois m’entretenir avec une personne que j’ai rencontrée jadis dans une ville d’eaux et je la prie de m’aider à retrouver le nom d’un château en ruines très pittoresque autour duquel nous avons été ensemble nous promener. Elle ne se souvient de rien. Je lui rappelle plusieurs particularités capables de raviver ses souvenirs. Elle persiste à ne savoir ce que je veux dire, ou bien me cite des noms étrangers à celui que je cherche ; et, moi, je m’impatiente et je m’irrite, ne comprenant pas comment, à l’aide d’indications aussi précises, elle ne parvient pas à me renseigner sur ce que je lui demande. »

N’est-ce point ici une sorte de querelle entre le moi et l’une de ses facultés, personnifiée en dehors de lui-même ? L’étude de la façon dont s’opère le travail de l’esprit, dans de pareils rêves, ne serait-elle point de nature à faciliter celle des facultés de l’entendement chez l’homme éveillé ?

Il suffit du reste qu’un acte de la mémoire, en rêve, semble dépasser la mesure habituelle des forces de cette faculté à l’état de veille, pour