Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/34

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aucun des auteurs dont les écrits sur le sommeil et les songes me sont tombés sous les yeux. Néanmoins ce fait primordial ne pouvant, je crois, être contesté, que l’on aperçoive de temps en temps, dans le panorama des songes, des monuments et des ouvrages d’art d’une conception fort au-dessus des facultés ordinaires d’invention du songeur, et dont il lui semble cependant n’avoir eu jusqu’alors aucune idée, la logique nous conduit à cet inévitable dilemme, ou d’accorder une puissance vraiment surnaturelle à l’imagination de l’homme endormi, ou de reconnaître qu’il devait posséder à son insu déjà, dans les arcanes de sa mémoire, tous les clichés-souvenirs capables de fournir ces remarquables visions.

Poser une telle question c’est la résoudre. Le surnaturel ne peut jouer aucun rôle dans un recueil d’observations pratiques comme celui-ci. Voyons donc ce que nous dira l’expérience, à l’appui de la réponse qu’on s’est déjà faite ?

Les nombreux dessins coloriés du journal de mes rêves m’ont permis plusieurs fois de retrouver, après un laps de temps assez considérable, le type originaire de certaines visions dues au souvenir de quelque gravure, de quelque site, ou de quelque passant. Dans une visite à la campagne, chez un parent que nous allions voir de loin en loin, je reconnus une fois, appendue aux