Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/356

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sentiment de l’existence de Dieu, la grande intelligence qui sait, et de ne pas tenir pour certain qu’un grand secret nous doit être révélé quelque jour. »

Si je reproduis in extenso cette note qui m’a été donnée, ce n’est pas uniquement à cause de l’exaltation morale qu’elle respire, c’est aussi et surtout en considération des traces profondes que le songe dont elle contient le récit avait laissées dans la mémoire d’un homme qui n’était cependant pas, en général, des plus faciles à émouvoir, et qui n’avait pas coutume non plus d’attacher beaucoup d’importance à des sujets purement imaginaires. Le soin qu’il avait pris d’écrire cette relation, la manière dont il en parlait, montraient assez que ces visions fantastiques avaient impressionné un esprit éminent autant et plus que certains événements graves de sa vie réelle. Et qui sait si plusieurs de ses travaux ne s’en seront pas ressentis ?

L’influence des actions habituelles des hommes sur la nature de leurs songes n’est contestée par personne ; celle de leurs songes sur leur moral et sur leurs actions est infiniment plus forte et plus fréquente, à mon avis, qu’on ne le croit généralement. Des gens graves m’ont avoué que l’attraction ou l’éloignement qu’ils avaient éprouvé instinctivement pour quelques personnes n’avait