Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/355

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psychologiques étaient en germe ; mais il me fut impossible d’en ressaisir, autrement que par éclairs fugitifs, quelques idées générales. Quant au fil qui reliait ces idées les unes aux autres, quant aux vers qui les exprimaient, je n’en retrouvais aucun souvenir. Ce qui me resta de plus précis, ce fut une comparaison suivie entre les végétaux renfermés tout entiers dans leur graine, et de grandes vérités tout entières aussi dans un principe qu’il fallait savoir développer ; et puis, de profondes réflexions sur cet autre moi-même, si supérieur à mon moi raisonnant, qui voulait bien me laisser entrevoir quelque chose, mais qui se moquait de mes stériles efforts pour arriver à comprendre tout à fait.

« À mon réveil, je demeurai malgré moi très vivement impressionné. Sans voir assurément dans ces visions autre chose que le travail d’une imagination désordonnée, je ne pouvais me défendre d’en remarquer l’étonnant caractère. Je pensais à cet enfant moitié blanc et moitié noir, qui semblait le double principe du bien et du mal, à cette enveloppe qu’il cherchait à rompre, à cette dualité de moi-même dans laquelle j’avais cru deviner un élément divin. Je ne suis pas beaucoup plus avancé après ce rêve, quant à l’explication du grand mystère qui réside en nous ; mais après un rêve pareil il est impossible de n’être pas plein du