Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/361

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éprouvé durant le rêve de mon premier sommeil des perceptions de l’odorat beaucoup plus fines qu’à l’état de veille. »

« Une autre nuit, je rêve que je fais une visite à un ami, que je ne trouve personne chez lui, mais que je remarque dans toutes les pièces de son appartement une odeur assez forte et très singulière, qui ne laissait pas que de m’inquiéter. Je m’éveille, et ma première pensée est naturellement de supposer que cette odeur devait être répandue en réalité dans ma propre chambre. Je me lève ; j’entrouvre les portes, les fenêtres. Cette fois, je ne sens absolument rien, ni entre deux sommeils, ni le lendemain même au point du jour. » N’est-il pas probable que cette odeur (que je n’avais d’ailleurs aucun souvenir d’avoir jamais sentie) était encore une perception très subtile due au sommeil, plutôt qu’une vague réminiscence de l’odorat ?

L’exemple suivant se rapporte au sens de l’ouïe : « Je rêve que j’entends accorder un piano, et j’apprends, en effet, que ma sœur en a fait accorder un à l’heure matinale où je rêvais encore. Cependant, je n’avais aucune raison pour songer à cela ; j’ignorais absolument que l’accordeur dût venir ; et les dispositions locales sont telles que je ne pouvais pas même, de mon lit, à l’état de veille, entendre le moins du monde les accords les mieux nourris exécutés sur cet instrument. »