Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/379

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livré à sa propre initiative, et ces élucubrations plus ou moins laborieuses, tissus dont les fils tiennent à des causes souvent placées en dehors de nous. Mais indépendamment de ce qu’un sommeil et, par suite, un rêve exempt de toute espèce de trouble ne saurait être, nous l’avons vu, qu’une conception purement théorique, ce serait s’exposer aux plus terribles méprises que d’essayer de prendre pour point de départ ce qu’on aura toujours le plus de peine à déterminer.

Cette ligne d’idées nous mettra cependant sur la voie d’une classification plus pratique. Si nous parcourons quelques séries d’observations se rapportant à des rêves où l’association des idées paraît s’être opérée naturellement, si nous examinons bien le lien qui a pu rattacher entre elles des idées d’un ordre tout différent, nous reconnaîtrons, je crois, que les liens de ces associations peuvent être classés en deux catégories distinctes : les unes procédant de l’ordre suivant lequel certains souvenirs se sont simultanément et successivement emmagasinés dans notre mémoire (qu’il existe ou non de l’affinité entre eux) ; les autres appartenant à l’innombrable famille des abstractions, dans l’acception la plus étendue du mot.

Sans vouloir expliquer par quelles lois mystérieuses les affinités s’établissent ainsi dans les casiers