Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/401

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nous trompions de jour ; que j’avais eu précédemment une discussion à propos de je ne sais quelle cause futile avec un employé du chemin de fer ; et plusieurs petites circonstances banales antérieures à notre entrée dans le wagon me reviennent aussi en mémoire. Je pourrais remonter plus haut encore (j’ai quinze observations de rêves du même genre où le fil de l’association des idées se prolonge ainsi très loin) ; mais aller plus loin n’est nullement nécessaire ; il suffit d’avoir constaté que l’association des idées a conduit tout naturellement et sans interruption mon esprit du rêve calme à l’épisode sensuel pour qu’il y ait présomption très forte que, dès lors, la priorité appartient à l’idée sur (la) sensation [1].

Je dis présomption très forte et non pas certitude, parce qu’une certitude absolue est toujours chose très délicate en ces sortes de matières, et aussi parce qu’il peut arriver que certaines prédispositions physiques, sans être assez puissantes pour déterminer immédiatement une crise passionnée dans l’organisme, aient cependant assez d’empire sur l’ensemble de la machine humaine

  1. Il est bien entendu qu’une éventualité ne devra jamais être perdue de vue dans ce genre d’analyse, celle où l’esprit aurait déguisé une interruption réelle dans la marche suivie du rêve, au moyen d’un point de soudure ingénieusement * pratiqué par lui.