Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/402

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pour influencer les associations de nos idées, et, par suite, ces tableaux de nos rêves qui surexcitent l’imagination.

Mais quoi qu’il en soit de ces appréciations, d’un intérêt pratique assez secondaire, deux classes particulières de rêves supersensuels demeurent en présence : ceux où l’esprit subit à l’improviste une illusion provoquée par le jeu spontané d’un organe ; ceux où l’esprit se lance lui-même dans un ordre d’idées qui provoque ensuite des mouvements organiques. Au point de vue purement physiologique, cette distinction me semble déjà curieuse à signaler. Au point de vue pathologique, elle me paraît d’une importance très réelle. En effet, à l’égard du retour trop fréquent de certains rêves, si l’on peut constater que la cause en est tout entière dans l’organisme, la médecine sera prévenue qu’à elle surtout il appartient d’y remédier. S’il est, au contraire, démontré que l’imagination prend constamment l’initiative, acquérir l’habitude de savoir en rêvant que l’on rêve deviendra certainement le moyen le plus sûr pour éviter ces fâcheux incidents du sommeil.

Celui qui rêve avec conscience de son état peut toujours guider, modérer ou changer le cours des idées trop déréglées. Dans le cas même d’une surprise sensorielle, il sait, par un effort de volonté rapide, et reprendre possession de lui-