Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/406

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jusqu’à une époque toute récente où je la renouvelai encore, toujours cette musique a ramené dans mes rêves le souvenir, et par conséquent l’idée-image, dont elle est devenue la formule infaillible d’évocation.

Remarquons, du reste, que c’est le souvenir d’une personne et non pas celui d’un tableau d’ensemble qui demeure solidairement attaché, dans ma mémoire, à la perception d’un motif musical. Ce n’est pas invariablement au bal, ni même en costume de bal, que j’ai revu la dame rappelée par ce motif ; des idées secondaires toujours nouvelles l’ont fait entrer tour à tour dans le cadre de mes rêves, au milieu des incidents les plus variés.

Le second air de ma boîte à musique ne produisit pas moins d’effet que le premier. J’en employai successivement jusqu’à huit. Après quoi, je tombai dans une confusion pareille à celle que la multiplication des odeurs avait amenée. Et je dus m’arrêter de même, reconnaissant une fois de plus que tout ce qui tient à l’organisation humaine est essentiellement limité. Mais si l’odorat et l’ouïe sont les deux sens qui se prêtent le mieux aux fonctions de moniteurs dans ces sortes d’expériences, on n’obtient pas moins des résultats analogues par l’intermédiaire des autres sens. Le procédé étant acquis, chacun en saura modifier