Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/405

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mon entreprise. L’invariable coïncidence que j’avais fait naître ne laissa pas que d’être remarquée par celles qui participaient involontairement à mes expériences ; mais j’étais résolu de poursuivre, et cela ne pouvait m’arrêter.

La saison des bals étant finie, ma mémoire suffisamment préparée, et la boîte à musique en ma possession, j’achetai encore un réveille-matin dont je supprimai la sonnerie traditionnelle et dont le mécanisme fut arrangé de manière à faire jouer cette boîte à musique aux heures qui seraient indiquées sur le cadran. Je fis choix, le soir même, de l’un des deux airs, je fixai l’aiguille de l’instrument sur une heure matinale très propre à l’expérience projetée ; puis je plaçai l’appareil ainsi disposé dans un cabinet attenant à ma chambre, et je m’endormis à mon heure accoutumée. Cette première nuit, je n’obtins aucun succès, je dois l’avouer pour être un historien fidèle. Mais il me fut aisé de reconnaître ensuite que cela avait dû tenir à la précaution nuisible que j’avais prise de fermer la porte de communication entre mon cabinet et ma chambre [1] (dans la crainte d’être réveillé par un bruit trop fort), puisque à compter du lendemain où je recommençai l’expérience, et

  1. Ce genre de précautions à prendre dépendra naturellement pour chacun de sa plus ou moins grande finesse d’ouïe, de l’intensité de son sommeil, etc.