Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/408

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cherchais me parurent réunies dans cet admirable épisode des Métamorphoses d’Ovide :

 
Quas quia Pygmalion devum per crimen agentes
Viderat...................
............ dataque oscula virgo
Sensit, et erubuit, timidumque ad lumina lumen
Attollens, pariter cum cœlo vidit amantem.


Je lus et relus ce charmant passage, et de concert avec un artiste de mes amis qui en appréciait comme moi les nuances délicates, j’essayai de jeter sur la toile une composition qui répondît à ce qu’il nous inspirait. Pendant tout le temps que dura ce travail, j’eus soin de garder dans ma bouche un petit morceau de racine d’iris, substance dont je n’avais jamais goûté jusqu’alors. Le reste se devine, puisque j’employai exactement les mêmes procédés qui ont déjà été exposés ; c’est-à-dire que, durant mon sommeil, et sans que je fusse prévenu de la nuit où cette expérience serait faite, un peu de l’aromate indiqué plus haut me fut glissé entre les lèvres.

Or, voici, textuellement tirée de mon journal, la relation du rêve que je fis :

« ... Je me croyais au foyer du Théâtre-Français, un soir de répétition générale. J’y avais rencontré Mlle Augustine Brohan qui m’expliquait que l’on répétait une pièce nouvelle dont l’auteur était