Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/409

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M. Jules L... (le nom de l’artiste, mon ami), et que cette pièce s’appelait Astarbé. Le personnage d’Astarbé devait être rempli par Mlle X..., tandis que D... était chargé du rôle de Télémaque, et que B... devait remplir celui d’un capitaine tyrien. Comme on me disait cela, je vis entrer au foyer Mlle X..., dans un costume qui serait difficilement accepté par la Commission des théâtres, mais qui n’en était pas moins séduisant. Ce costume se composait d’une écharpe de mousseline rosé parsemée de petites fleurs d’or, avec un collier d’ambre et de perles, auquel pendaient des pierres de couleur. Des bracelets de forme antique s’enroulaient autour de ses bras, et ornaient aussi les attaches délicates de ses jambes. À ses doigts brillaient des saphirs. Sa beauté était vraiment idéale, et dans ses cheveux blonds il me semblait voir un reflet du soleil. « Comment me trouvez-vous ainsi ? » me dit-elle, en s’approchant de moi... »

La suite du rêve serait ici sans intérêt ; mais ce fragment mérite d’être analysé. N’est-il pas évident que la saveur de l’iris ayant évoqué subitement dans mon esprit des idées que j’en avais rendues solidaires, l’image de la statue de Pygmalion, telle que nous l’avions comprise et esquissée, s’était instantanément produite et animée devant mes yeux intellectuels ? La tête de cette statue,