Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/412

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De tout ce qui précède, et de ce que chacun sera libre de demander à sa propre expérience, il résultera donc, je crois, ce fait qu’en liant artificiellement certaines idées à certaines sensations bien déterminées, on pourra profiter de cette solidarité factice pour introduire dans les rêves des éléments qu’on aura soi-même préparés. On devra seulement ne pas perdre de vue qu’il est deux conditions essentielles pour que ces moyens de rappel soient efficaces : la première de trouver une sensation bien nouvelle chez celui qui la provoque ; la seconde de ne jamais la provoquer en dehors des circonstances voulues, sous peine d’en neutraliser la vertu.

On saura tirer, enfin, de ces observations une remarque qui, pour avoir été déjà présentée, n’en est pas moins intéressante à renouveler. Dans le dernier songe relaté, dans celui qui précède et dans beaucoup d’autres, l’esprit se trouve ramené tout à coup à une idée par l’intermédiaire d’une sensation, et cela sans que cette sensation paraisse faire sur lui une impression directe, puisqu’il n’en garde aucun souvenir. Je m’explique : une blessure que j’ai au pouce se trouve accidentellement irritée pendant mon sommeil. Il en résulte un rêve où je crois me livrer à une occupation au souvenir de laquelle cette souffrance a été mêlée ; mais la douleur elle-même, mon rêve n’en accuse aucune