Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/413

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

perception directe. La saveur d’une racine parfumée évoque l’apparition d’une image féerique ; mais c’est seulement en m’éveillant que mon palais m’avertit directement de la présence d’un petit morceau d’iris dans ma bouche. Une sensation physique trop faible pour s’annoncer par un avertissement direct peut donc influencer pourtant le cours de nos idées et se révéler ainsi manifestement.

Quelles conséquences, répéterons-nous, ce fait ne doit-il pas avoir en physiologie pratique, en médecine, et surtout en matière de pressentiments !

Des transitions qui s’opèrent, en rêve, au moyen des abstractions que fait l’esprit. — Voici encore un sujet qui aurait pu trouver place au chapitre de l’imagination et de la mémoire, s’il ne méritait, en raison de son importance relative, d’être tout particulièrement examiné.

Dès la première section de cet ouvrage j’ai parlé des abstractions, et de l’influence de ces opérations de l’esprit sur la marche et le tissu des rêves. Au moment d’entrer dans les détails analytiques que cette question comporte, je ne crois pas inutile d’exposer quelques considérations nouvelles, de nature à rendre plus claires les observations que j’aurai successivement à développer.

Entendons-nous bien, d’abord, sur la valeur que nous donnerons à ce terme d’abstraction.