Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/417

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et nous pourrons dès lors nous rendre compte des visions que voici :

« Je me crois menacé par un petit chien enragé qui s’est tapi devant moi, en forme de rouleau. Je lui mets le pied sur la tête, et je le roule ensuite sous mon pied ; l’abstraction de sa forme m’a fait songer à un véritable rouleau ; cette idée abstraite de rouleau me conduit à songer que l’objet que je roule n’est autre qu’un gros flageolet, et alors, au lieu des hurlements du chien, j’entends sous mon pied des sons musicaux ; ce qui me conduit à rêver aussitôt que j’assiste à une fête de village, dont le tableau vivant se trouve instantanément évoqué. »

Rien de plus incohérent au premier abord que cette série d’images, rien de plus logiquement enchaîné dès qu’on a saisi le lien des idées.

Les transitions suivantes ne me paraissent pas moins faciles à expliquer :

« Je crois sortir de l’appartement d’un ami qui loge très haut, et dont l’escalier sombre et tournant ressemble véritablement à un puits. Toute comparaison est basée sur l’abstraction d’une qualité commune. La comparaison qui s’opère, dans mon esprit, de cet escalier à un puits me fait songer aussitôt que je descends dans un puits. En arrivant au fond et en apercevant une nappe d’eau claire, j’oublie la route par laquelle je viens de