Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/418

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

passer. Le ciel brille de nouveau au-dessus de ma tête. Je me crois à l’école de natation. »

Un rêve dont j’ai déjà fait mention, à propos d’un autre ordre d’idées [1], trouve ici trop naturellement sa place pour ne pas être rappelé ; c’est celui de cette jeune dame qui croyait voir mettre sur table, en guise de rôti, un gros monsieur de sa connaissance, et qui n’éprouvait ni surprise ni répugnance à s’en laisser offrir un morceau. Il est hors de doute, pour moi, qu’elle avait dû rêver d’abord qu’un dindon ou quelque autre volatile dodu était servi devant elle. L’envisageant alors au seul point de vue de son embonpoint, elle avait fait l’abstraction de cette manière d’être, puis elle l’avait reportée sur ce gras personnage, dont l’image s’était aussitôt substituée à celle de l’oiseau.

Le sentiment de la ressemblance émane d’une abstraction des formes extérieures. Un de mes amis rêve qu’il presse amoureusement une jeune fille sur sa poitrine. Bientôt il secoue le sommeil avec horreur, ayant cru reconnaître qu’il embrassait un garçon. Réveillé, il consulte sa mémoire, et se rappelle avoir remarqué déjà dans la vie réelle une grande ressemblance entre les deux personnes dont le souvenir lui est revenu en songe,

  1. Page 201.