Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/420

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de faïence, cartes à jouer, paquets d’enveloppes, boîtes d’allumettes, etc., jusqu’à ce que l’objet poursuivi se représentât, lequel était définitivement un petit portrait que je m’étais chargé de faire encadrer. Je me demandai, en me réveillant, si cette observation pratique ne nous donnait pas la clef de la manière dont procède habituellement la mémoire, quand nous la pressons de retrouver quelque souvenir n’ayant laissé derrière lui qu’une vague notion de son passage à travers notre esprit. »

Il n’est point nécessaire, du reste, qu’on soit à la poursuite d’une réminiscence pour que ce genre de visions se produise en rêve ; il suffit que l’esprit soit dans un de ces moments de torpeur, assez communs durant le sommeil, où, sans se soucier d’approfondir aucunement les choses, il se contente de les envisager superficiellement. C’est ainsi qu’une foule compacte dont les têtes nues sont tournées vers quelque spectacle, se transformera, par exemple, en un champ de pâquerettes, d’abord, puis en une vaste mosaïque parsemée de médaillons réguliers.

Est-ce au sens de la vue ou bien à celui de l’ouïe que nous rapporterons les abstractions fondées sur des ressemblances de mots ? Une grosse question philosophique pourrait surgir de cette proposition, si j’entendais l’examiner au point de vue