Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/43

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au défilé des idées sensibles ; il y aura corrélation parfaite entre le mouvement déterminé par l’association des idées, et l’évocation instantanée des images qui viendront successivement se peindre aux yeux de notre esprit.

La vision n’est donc que l’accessoire ; le principal, c’est l’idée même. L’image du rêve est donc exactement à l’idée qui l’appelle ce que l’image de la lanterne magique est au verre éclairé qui la produit. Cette solidarité étant bien reconnue, cette distinction entre la cause et l’effet bien établie, c’est uniquement la marche, l’association et, si j’ose me servir de ce mot, la promiscuité occasionnelle des idées, en songe, qu’il faudra s’attacher à bien analyser, pour comprendre le tissu des rêves, et pour expliquer aussi tant de complications bizarres, tant de conceptions fantasques, tant d’incohérences apparentes, qui ne sont plus que des phénomènes parfaitement simples et parfaitement logiques, dès qu’on a pu saisir, à son origine, l’ordre très-rationnel de leur développement.

À l’aide de mes observations personnelles j’essayerai plus loin d’éclairer quelques sentiers perdus de ce dédale ; je désire toutefois rappeler d’abord ce que tout le monde a pu constater.

Durant l’état de veille, sous l’empire des préoccupations de la vie réelle, nous guidons nos idées