Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/438

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chevelure a fait appeler quelquefois la belle aux cheveux d’or parmi les personnes qui la connaissent. Ce surnom me revient en mémoire ; je crois aussitôt voir cette jeune fille avec des cheveux d’or véritable. D’autres comparaisons analogues se présentent alors d’elles-mêmes à mon esprit. Je me suis dit que les traits de Mlle V... rappelaient la statuaire antique, que son cou était plus blanc que de l’ivoire, que ses lèvres avaient la nuance du corail rosé, et que ses yeux ressemblaient à des saphirs. De ce mouvement d’idées, et du principe de l’immédiate apparition de tout ce que l’esprit imagine, il est résulté précisément le contraire de ce que rapporte la fable de Pygmalion. C’est-à-dire que j’ai cessé de me croire auprès d’une personne vivante, et que je me suis figuré contempler une belle statue formée de matières précieuses, comme était la Minerve du Parthénon. »

« Je me crois devant un miroir, essayant successivement plusieurs chemises dont les cols sont tous dépourvus de boutons. Une comparaison se fait dans mon esprit entre ces cois qu’on ne peut boutonner et des enveloppes de lettres mal gommées qu’on ne peut fermer. La cire à cacheter est le remède à ce dernier ennui. Voici donc que j’allume une bougie ; et puis, la première idée se mariant à la seconde, j’imagine comme