Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/440

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uniquement parce que l’on n’a su découvrir entre eux aucun trait d’union.

« J’ai froid dans mon lit. Je rêve que je suis sorti sans paletot par un temps de neige, et je veux boutonner du moins ma redingote. Ce mouvement que je crois faire dirige les yeux de mon esprit vers la chaîne de montre qui doit se rencontrer sous mes doigts, dans l’acte de boutonner ma redingote. La chaîne de montre appelle l’idée d’un médaillon qu’elle supporte. Ce médaillon me remémore un souvenir qui en est solidaire. Ce souvenir entraîne des idées toutes différentes du froid, de la neige, et d’une course à travers les rues. Ces nouvelles idées forment un nouveau rêve. J’ai passé d’un premier à un second ordre de faits sans transition sensible, mais non pas sans transition logique, comme on en peut juger. »

« Je vois d’abord Louis-Philippe (ce rêve remonte à 1846). Une association d’idées s’opère entre le chef de la dynastie de Juillet et son symbole ; voilà Louis-Philippe changé en coq. Un huissier cependant s’approchait pour remettre une lettre au roi-citoyen, dans l’instant où la métamorphose s’est effectuée. Cette idée ne s’est point évanouie, mais elle s’est modifiée. La lettre et le plateau sur lequel on l’apportait se sont changés en une corbeille remplie de grain, que l’huissier présente très gravement à l’oiseau gaulois. »