Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/442

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Je parlais un peu plus haut des transitions par substitution de personnes, et de ce mouvement spontané de l’esprit qui nous porte à nous mettre nous-mêmes, en rêve, au lieu et place des gens dont la situation imaginaire nous intéresse. Mon journal contient dix-sept exemples de ce phénomène hypnologique, neuf où je m’assimile des situations plus ou moins pénibles, huit où je prends tour à tour la place d’un acteur au théâtre, d’un orateur en présence d’une foule passionnée, d’un monarque oriental au milieu de son harem, etc.

Je trouve enfin dans ce même journal deux rêves indiquant qu’il faut attribuer au même phénomène un genre de songe, bizarre entre tous, que plusieurs auteurs ont mentionné comme ayant été fait par quelques personnes, tout en déclarant que cela leur semblait vraiment bien difficile à expliquer. Je veux parler du cas où l’on rêve, si l’on est homme, qu’on est devenu femme, et réciproquement, si l’on est femme, qu’on appartient au sexe masculin. Voici les deux observations que j’ai consignées :

« Je rêve que j’aperçois une jeune apprentie les cheveux épars et horriblement maltraitée par un cordier, son patron. (J’avais lu dans les journaux, la veille ou l’avant-veille, un procès révélant des faits de cette nature qui m’avaient fort indigné.)