Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/465

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genre, presque toutes suivies de succès ; mais ce seul exemple suffira pour mettre chacun sur la voie des moyens pratiques à expérimenter. Passons à d’autres observations qui ne sont point sans quelque parenté avec la précédente, puisqu’il s’agit toujours d’idées et d’images dont on peut préparer et régler l’association, en vue de diriger ses propres rêves.

Je possédais un album chinois qui représentait toute une série de palais, de paysages et de scènes plus ou moins fantastiques, le tout figuré avec une conviction divertissante et avec une grande vivacité de couleurs. On voyait un Sardanapale de la race jaune gravement assis au milieu d’un essaim de jeunes Asiatiques à la taille de guêpe, aux doigts effilés, aux pieds impossibles, lui faisant toute sorte de coquetteries, et jouant de toute sorte d’instruments. Des ponts encombrés d’une multitude bigarrée, des bois mystérieux peuplés de bandits à figure débonnaire, et puis des kiosques de toute forme, des arbres chargés de fleurs colossales, des clairs de lune, des animaux bizarres, et des processions de palanquins à n’en plus finir.

Il me parut qu’un tel album renfermait tous les éléments désirables pour favoriser quelques expériences sur les ressources de la mémoire imaginative. Je m’appliquai donc, plusieurs jours de suite, à examiner très attentivement toutes ces