Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/466

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peintures, associant dans mon esprit les impressions qui en résultaient au souvenir sensorial qu’imprimait en même temps à mon odorat l’aspiration réitérée d’une poudre de fleurs, produit oriental d’un parfum tout particulier. Ce procédé de solidarité remémorative ayant été largement expliqué plus haut [1], je noterai simplement ici les effets inattendus que produisit, sur cinq rêves, la réaspiration de la même poudre odorante, ménagée pendant mon sommeil. Trois fois je fis des songes très variés, où je crus voir en mouvement une partie des sujets de l’album chinois mêlés à une infinité d’images et d’incidents de toute autre origine, que l’association des idées mariait ensemble, en leur donnant uniformément les apparences d’une réalité active. Deux fois, au contraire, et par une réciprocité inverse assez remarquable, des sites réels, des amis ou des personnes de ma connaissance dont l’association des idées avait évoqué les images à la suite de celles qui n’étaient que des réminiscences de l’album, et dont l’imagination s’était servie pour tisser une action nouvelle, se présentèrent aux yeux de mon esprit, non plus sous leur aspect d’objets véritables, mais sous celui d’une collection de gravures et d’aquarelles, sans vie par conséquent et sans relief.

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