Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/468

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parmi les nombreux objets posés sur ma table ; j’étais parfaitement sûr que je rêvais ; je pris cet instrument et je l’enfonçai dans ma main. La mémoire imaginative m’offrit aussitôt l’image d’une plaie sanglante. De douleur point ; à peine ce pénible sentiment instinctif que la vue de la même blessure chez un autre homme n’eût pas manqué de me causer. Je lève de nouveau les yeux vers la glace ; je n’étais plus en robe de chambre, mais en costume de voyage. Probablement cette transition avait été amenée par quelque association d’idées en relation avec celle de ma main blessée ; mais bien que mon esprit fût ouvert aux observations, je n’apportai aucune attention à ce changement ; je n’en fis la remarque qu’à mon réveil. De la pièce où ces incidents s’étaient accomplis, je m’étais transporté, je ne sais trop pourquoi ni comment (il y a là une lacune dans mes souvenirs), au milieu d’un très beau jardin dont je ne distinguais d’abord les arbres et les fleurs qu’à l’état de silhouettes confuses, à peu près comme si je les eusse regardés à travers une lorgnette qui n’aurait pas été mise au point. Je pensai que mon sommeil touchait à son terme et que j’allais assister au phénomène d’un réveil gradué. Au lieu de