Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/477

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à un salon très artistiquement meublé. J’y cherchais un livre, en homme qui sait d’avance où le trouver ; car il me semblait connaître depuis longtemps tous les rayons de cette bibliothèque comme tous les meubles de ce salon. En m’éveillant, cependant, je ne retrouve rien dans ma mémoire qui me rappelle un pareil appartement. »

— « J’ai fait un rêve des plus lucides, pendant lequel je traversais un pays très pittoresque dont chaque point de vue, chaque site, et je puis dire chaque arbre ou chaque maison se dessinait à mes regards internes avec tous les détails minutieux d’une réalité nettement perçue. Je ne retrouve, non plus, à mon réveil aucun souvenir de tableaux analogues. Faut-il supposer que ma mémoire a su les recueillir et les conserver aussi fidèlement sans que j’en aie la moindre conscience, ou bien mon imagination a-t-elle eu l’étonnant pouvoir non seulement de composer tous ces paysages, mais encore de les relier ensemble par ce déroulement ininterrompu de la route que j’ai cru parcouru- ? »

— « Cette nuit, j’ai rêvé que mon âme était sortie de mon corps, et que je parcourais d’immenses espaces avec la rapidité de la pensée. Je me transportais d’abord au milieu d’une peuplade sauvage. J’assistais à un combat féroce, sans courir aucun danger puisque j’étais à la fois invisible et invulnérable.