Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/486

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amusement une méthode applicable aux progrès de la science, autant qu’aux inspirations de la fantaisie. Je rappellerai donc ici que j’ai insisté plus d’une fois, en m’adressant aux médecins et aux psychologues, sur la part d’intérêt que cette méthode doit leur offrir.

Un dernier mot enfin, avant de déposer la plume, pour protester contre cette éternelle comparaison du sommeil et de la mort dont les auteurs anciens et modernes ont fait un si étrange abus. Que ce soit au point de vue matériel ou bien au point de vue matérialiste qu’on l’envisage ; que ce soit l’apparence d’un cadavre que l’on veuille chercher dans l’aspect d’un homme endormi, ou bien un exemple de l’anéantissement possible du Moi qu’on imagine trouver dans une absence momentanée de la pensée, une telle comparaison est également fausse à tous égards.

N’est-ce point d’ailleurs une idée bizarre que celle de prétendre comparer une situation qu’on ne connaît guère, avec un autre état qu’on ne connaît pas ?

Je préfère de beaucoup le vieil axiome qui nous dit : La vie est un songe. À ceux pour qui c’est un songe pénible, elle laisse du moins l’heureuse pensée de se réveiller dans la mort.