Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/487

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UN RÊVE APRÈS AVOIR PRIS DU HATCHICH.


J’ai émis cette opinion, partagée d’ailleurs par bon nombre de physiologistes, que les songes du somnambulisme et du magnétisme, les visions des extatiques et des hallucinés, aussi bien que les rêves provoqués par toute espèce de poisons et de narcotiques n’étaient qu’autant de modifications plus ou moins morbides du rêve naturel. Mais dans le corps d’un livre exclusivement consacré à l’étude du rêve naturel, je me suis abstenu d’insérer aucune observation étrangère aux phénomènes psychologiques d’un sommeil normal.

En appendice et comme document complémentaire, la relation qui va suivre ne sera pourtant pas sans intérêt. On y trouvera, je crois, des éléments de comparaison analytique dont le résultat sera de prouver qu’une surexcitation cérébrale qui exagère et précipite le mouvement des idées ne modifie point pour cela leurs lois habituelles d’association.

La vivacité des illusions qui nous assaillent, quand nous sommes sous l’influence de narcotiques tels que l’opium et le hatchich, n’est ignorée de personne assurément. Une particularité moins connue peut-être, c’est que la première fois qu’on fait usage de ces substances, on éprouve rarement les délicieuses extases réservées à ceux qui ont l’habitude d’y recourir. J’imagine qu’il en est un peu, dans ce cas, comme du premier cigare ; le malaise physique prend le dessus.

L’opium m’ayant été assez fréquemment administré à