Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/56

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Les Chaldéens s’adonnèrent avec non moins d’ardeur à la divination par les songes. Celui de Nabuchodonosor est célèbre. Porphyre nous dit que Pythagore avait appris l’art d’interpréter les visions du sommeil en voyageant chez les Chaldéens, les Hébreux et les Arabes.

Mêmes croyances chez les Persans, les Grecs, les Indous, et jusque chez les Chinois dont les idées sur cette matière offrent toutefois un caractère particulier. Ils croient que l’âme d’un homme endormi peut, durant le sommeil du corps, se livrer seule à des excursions lointaines, et recueillir ainsi de très précieux avertissements [1].

Les magistrats de Sparte dormaient dans le temple de Pasiphaé pour être instruits en rêvant de ce qui concernait le bien public.

  1. Voici un exemple qu’on en trouve dans les commentaires chinois d’un ancien poète de la Chine. Le poète avait dit :

    Nous allons nous revoir en songe, car mon esprit cherchant le vôtre saura bien revenir ici.

    Le commentateur ajoute, comme un simple fait à rappeler : « Un lettré célèbre, Han-Kang, s’était retiré dans la montagne. Han-Feï-Tseu, Tchang-Ming, et Kao-Hoeï, tous trois ses amis, allèrent le voir, et résolurent de retourner en songe près de lui. Les deux premiers y réussirent, mais l’esprit de Tchang-Ming s’étant égaré à moitié route, ne put retrouver son chemin. » (Poésies de l’époque des Thang, traduites du Chinois avec leurs commentaires originaux, par le marquis d’Hervey-Saint-Denys.)