Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

point d’avoir quand on dormait au pied de leurs autels. Porphyrius et son disciple Iambique (ou Iamblichus), qui ont écrit sur les mystères de l’Égypte au troisième siècle de notre ère, nous fournissent un détail précieux, bien propre à faire réfléchir sur ce sujet. On pratiquait, disent-ils, des fumigations, des invocations et des attouchements. Le disciple ne voit dans ces manœuvres que de pieuses cérémonies pour entrer en communication avec la divinité (ad efficiendam cum Deo congruitatem), tandis que le maître les qualifie d’artifices, ayant pour résultat de provoquer une sorte de délire (phantasia), et d’imprimer aux pensées du dormeur un mouvement calculé. Pour moi qui suis persuadé qu’on peut diriger également ses propres songes et ceux des autres, ainsi que j’essaierai de le démontrer, je ne sais si je lis ces passages avec un esprit prévenu, mais je ne doute point qu’on n’employât à l’égard des malades couchés dans ces temples une partie des procédés que j’aurai soin d’exposer un peu plus loin [1].

  1. Ces peaux, sur lesquelles on faisait dormir les malades, devaient d’ailleurs très-probablement subir quelques préparations de nature à augmenter la profondeur du sommeil et à provoquer des songes d’un caractère déterminé.