Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/95

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l’imperfection des images, c’est à l’incohérence des notions sur lesquelles il raisonne qu’il s’en faut prendre, mais non pas à sa volonté même de bien voir et bien juger.

D’où je conclus, à mon tour, qu’autant la première proposition de Dugald-Stcwart est, dans une certaine mesure [1], incontestable, à savoir : que pendant le sommeil régulier, naturel, la faculté de vouloir subsiste mais a perdu toute autorité sur les organes du corps, autant est inexacte la parfaite ressemblance qu’il prétend trouver entre cet effet du sommeil sur le corps, et celui qu’il produit sur les opérations mentales, autant les déductions qu’il en tire sont contraires à la vérité, quand il avance que, durant le sommeil, l’ordre de nos pensées dépendrait uniquement des seules lois de l’association, la volonté ne pouvant plus exercer sur elles aucun empire.

Si je me suis arrêté si longtemps sur cette distinction que Dugald-Stewart a voulu établir à l’égard de la prolongation ou de la non-prolongation de la volonté durant le sommeil, c’est qu’indépendamment de son ingéniosité même, elle intéresse l’un des points les plus essentiels et les plus importants du sujet que nous traitons. La

  1. Nous reviendrons plus loin sur cette double question de la façon dont le sommeil arrive, et des jugements que l'on porte en rêvant.