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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/10

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PROLOGUE.

À une demi-lieue de là se trouvait une humble chaumière, l’une des plus pauvres du village. L’air entrait par une vitre brisée et arrivait jusque sur la misérable couche de paille recouverte de laine grossière, où vagissait l’infortunée petite fille qui venait de voir le jour ; le père fronçait le sourcil en la regardant : il songeait que c’était une huitième bouche à nourrir, un huitième enfant à vêtir et à élever.

Il se demandait si le travail d’un seul pourrait suffire à de si lourdes charges.

Les frères et les sœurs n’accueillaient pas non plus avec plaisir cette nouvelle venue sur laquelle, semblaient se concentrer tous les soins, toutes les pensées de la mère. La mère seule ouvrait son cœur à cette pauvre délaissée.

Le même jour on portait à l’église du village l’enfant de la duchesse de Morancé et celui de Marianne Aubin.