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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/113

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Louise souriait, les embrassait et joignait sa prière à la leur.

Une année vint cependant où la famille Rigault ne devait pas fêter ce retour de la marquise, qu’elle souhaitait toujours si ardemment.

Pierre Rigault avait un oncle à Lussan, village éloigné de dix kilomètres de Morancé. On le nommait Thomas Rigault, il jouissait d’une petite aisance, et était propriétaire de la maison qu’il habitait. Déjà âgé et étant veuf, il se trouvait seul depuis le mariage d’une de ses nièces, qui auparavant tenait son ménage. Dans cet embarras, il écrivit à son neveu, lui proposant de venir près de lui avec sa famille ; ses pratiques, disait-il, étaient plus nombreuses et plus riches que celles de Pierre ; il lui céderait la clientèle pour un petit bénéfice dans les profits. En finissant, il donnait à Rigault l’espoir de le faire son héritier.