Aller au contenu

Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
116
DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

— Et quand il l’entendrait, s’écria Thomas aussi haut qu’il put ; Louis n’est pas son fils, il faudra bien qu’il le sache un jour ou l’autre, ce me semble.

— Nous ne devions jamais le lui dire, murmura Louise ; c’est lui ôter le bien que nous lui avons fait que de lui apprendre la vérité, Pierre me l’avait promis.

— Et quand il le saurait femme, où serait l’inconvénient, hein ! Comptons-nous lui donner une part de notre héritage ? N’est-il pas en dehors des autres, ne doit-il pas s’y habituer ?

— Tu ne l’entendais pas comme çà autrefois, mon homme, dit Louise tristement ; Lussan t’a bien changé…

— Vous voulez dire que c’est moi, et vous avez peut-être raison, répondit Thomas ; j’ai guéri Pierre de bien de bêtises, et je pense que sans ça il serait toujours resté pauvre comme Job.

— Cela aurait peut-être mieux valu ; l’argent n’est pas tout dans la vie ! Mais n’importe… Mon homme, que veux-tu faire de Louis ?

— Voilà le projet, reprit Thomas. Je connais une fermière qui a des vaches et des bœufs à garder dans la belle saison ; il lui faut un petit garçon pour cela. Louis fera son affaire.

— Est-ce loin ?