Aller au contenu

Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

tout ce que je regretterai, c’est vous que j’aimais tant à appeler maman !

— Tu m’appelleras toujours maman, mon Louis, ne t’ai-je pas aimé comme un fils, et ai-je fait jamais de différence entre toi et les autres ? Non, cher garçon, ton père t’aime au fond ; sois patient, il te reviendra ; c’est l’oncle Thomas qui a fait tout le mal. Demain nous arrangerons tout ça ; tu vas être bien raisonnable, n’est-ce pas ? Tu iras chez François Lourdet, et, si tu t’y conduis bien, nous te reverrons et ton père sera content. Voyons réponds, mon Louis, dis à ta pauvre mère qu’elle n’a pas mal jugé de toi, et promets-lui de faire comme elle le veut.

— Oui, oh ! oui, ma mère, ma bonne mère ! s’écria l’enfant appuyant avec amour sa tête sur le sein de Louise ; oui, je ferai ce que tu voudras, parce que je t’aime ; et que tu es si douce qu’on ne peut pas te résister. Qu’ai-je fait au bon Dieu pour ne pas être ton fils ? J’étais si heureux de le croire, et j’ai un si grand chagrin maintenant.

— Si l’on m’eût écoutée tu ne l’aurais jamais su, mais la volonté du bon Dieu n’était pas telle. Console-toi, va, mon cher enfant, je tâcherai de te montrer que je suis toujours ta mère. »

Elle pressa encore contre son cœur palpitant ce pauvre jeune être en pleurs ; elle mêla à ses