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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/129

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XIII

La lettre.


Ce qui venait d’être décidé s’exécuta. À quatre heures du matin, le lendemain, toute la maison était sur pied. Louis, résigné et obéissant, cachait son chagrin à sa mère et s’habillait à la hâte ; ses sœurs se tenaient tristement dans un coin de leur chambre ; Jacques soupirait d’un autre côté ; Germain, l’aîné, montrait seul moins de sensibilité et essayait de consoler les autres. Tous ces enfants aimaient Louis à cause de sa douceur, de sa complaisance, et avec cette tendresse qui naît naturellement de la protection de ceux qui sont forts pour ceux qui sont faibles.

Quand on fut rassemblé dans la vaste cuisine, Louise coupa un morceau de pain bis, posa devant son fils un bol de lait chaud, et comme Louis le repoussait disant qu’il n’avait pas faim :

« Mange-le, mon Louis, murmura sa mère, c’est le dernier que je te donne. »