Aller au contenu

Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
136
DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Quelques instants après, le galop rapide des chevaux emportait, loin du petit garçon, sa chère bienfaitrice.

Il compta toutes les heures qui s’écoulèrent après son départ avec une vive impatience.

Six heures sonnèrent à l’église ; la marquise n’était pas revenue.

« Elle m’aura oublié, bien sûr ! disait le pauvre enfant ; et ma réponse, ma réponse viendra-t-elle ?

— La voilà, la réponse ! s’écria une voix joyeuse derrière lui ; mon frère, voilà d’abord les baisers de maman. »

C’était Jacques.

La marquise l’avait emmené dans sa calèche, et il était descendu à l’entrée du bois pour surprendre plus agréablement son frère.

Il tenait un morceau de galette, et apportait des cerises plein ses poches qu’il versait sur les genoux de Louis ; la marquise y fit joindre une part du dindon qu’on rôtissait à la ferme. Les deux frères dînèrent assis sur l’herbe de la prairie, causant de la famille et de leur mère ; Jacques partagea, dans l’étable, le lit de paille fraîche de Louis, et ce fut un jour de bonheur pour eux.

Jacques partit en promettant de revenir souvent ; il revint en effet, apportant chaque fois avec lui des nouvelles de sa mère, de douces paroles