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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/148

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

duit par son père au collège Rollin, pour se former à cette éducation publique qui est indispensable aux hommes. On sortait souvent, il est vrai ; cependant, la première année, quand la marquise eut quitté Paris, vers le mois de juin, René calcula avec désespoir qu’il allait passer deux mois et demi sans voir sa mère, il pleura de tout son cœur, mais ses camarades lui firent tant de honte de sa sensibilité, qu’il cacha ses larmes, fit appel à son courage pour reprendre sa contenance, et, après cet effort, il se sentit plus homme et plus digne de lui-même.

Les vacances vinrent bien vite cependant ; le marquis partit pour chercher son cher fils. Béatrice ne voulut pas quitter Cora, qui souffrait alors un peu d’une fièvre de croissance, et, comme le marquis avait à cette même époque d’importantes affaires à Paris, il partit huit jours plus tôt pour les régler, promettant bien à sa femme et à sa fille de leur amener René dès le premier jour des vacances.