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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/149

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XVI

L’incendie.


Après son départ, le marquis n’étant plus là, Mme de Méligny faisait ses folies, comme il disait, c’est-à-dire qu’elle s’exténuait de fatigue au service de tous, et jetait à pleines mains l’or de sa bourse.

Un soir, elle venait de rentrer dans sa chambre, et la lassitude commençait à clore ses yeux, lorsque des cris, des pas, le bruit de la cloche du village lugubrement agitée la réveillèrent en sursaut.

Elle se lève, passe un peignoir à la hâte, sonne sa femme de chambre.

« Qu’y a-t-il donc, Julie ? demande-t-elle à la pauvre fille qui accourt son bougeoir à la main.

— Ah ! madame, la marquise, c’est le feu ! et, ce qu’il y a de plus malheureux, c’est que ces pauvres gens n’ont pas d’aide, tous les hommes sont à la moisson.