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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/157

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XVII

L’offrande des pauvres.


Le lendemain, un vieillard, suivi du plus grand nombre des habitants de Morancé, arriva au château. La marquise, levée, quoique très-fatiguée, les reçut dans son salon, à demi étendue sur une chaise longue ; elle avait le front bandé, mais le visage souriant.

« Madame la marquise, dit le vieillard en tournant son chapeau dans ses mains avec embarras, il est arrivé hier un grand malheur, et il aurait pu en arriver un bien plus grand encore, si le bon Dieu ne vous avait protégée ; nous l’avons bien remercié aussi, et puis nous avons pensé que ces pauvres petits enfants que vous soutenez, que vous aimez, sont maintenant sans asile et très-pauvres. Nous nous sommes tous réunis, madame la marquise, pour avoir une petite part dans vos bonnes actions ; les riches ont donné