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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/159

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

merci ! Oui, je prends cet argent offert à mes protégés ; oui, je l’accepte et je vous en suis reconnaissante, et le bon Dieu, qui vous voit, vous en remercie avant moi, car ces petits sont ses enfants : vous l’avez secouru en les secourant. »

Elle posa alors la bourse sur une table et se rassit.

« Nous allons commencer par le plus pressé, continua-t-elle, et, avant de rebâtir une maison, en chercher une provisoire toute bâtie.

— Madame la marquise, j’en ai une.

— Et moi ! et moi ! crièrent plusieurs voix.

— J’irai les voir, et je choisirai la plus commode pour eux ; nous les y installerons de notre mieux, jusqu’à ce qu’on ait refait leur asile. Pour aujourd’hui et demain, je prie ceux qui ont recueilli ces chers petits enfants de ne pas les abandonner.

— Oh ! madame, nous les garderions bien toujours, » répondit-on dans la foule.

Elle les remercia encore, et toute cette rustique députation s’en alla silencieusement, le cœur joyeux d’avoir bien agi et d’avoir encore à bien faire.

Quand la marquise eut choisi dans toutes les maisons du village un petit bâtiment propre et commode, attenant à la ferme d’un paysan aisé,