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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/165

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

enfants de l’asile. Ils n’étaient pas très-bien là, et ils gardaient un peu de tristesse de la perte de leur joyeuse habitation.

« Il faudrait bien leur rebâtir une maison, dit le marquis à sa femme.

— C’est que cela coûterait beaucoup d’argent, répliqua-t-elle en soupirant.

— N’en avez-vous plus ? Je renoncerai à cette paire de chevaux que je voulais acheter du comte de Guilbré, et je vous offre dix mille francs pour votre maison.

— Merci ! cependant nous n’aurons pas encore assez. Vous ne savez pas ce que cela coûte.

— Comment avez-vous donc fait pour la première ?

— Oh ! j’avais plus d’argent alors, » répondit-elle simplement.

Béatrice avait son projet ; elle en fit part à son mari, qui l’approuva complètement, et, dès ce jour, la marquise se décida à faire deux voyages à Paris, pour s’occuper de son accomplissement.

Des caisses arrivèrent en foule, contenant toutes sortes d’objets artistiques et précieux ; les jeunes filles que Mme de Méligny connaissait apportèrent au château de charmants ouvrages exécutés par leurs mains. Il s’agissait simplement d’une loterie. En moins d’un mois, tous les billets furent placés, tous les lots rassemblés ;