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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/168

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

pour ça ; elle en a encore la marque, et je n’étais plus mort !

— Comment ! c’est la marquise qui t’a arraché aux flammes ? s’écria la belle ambassadrice qui l’interrogeait.

— Oh ! mon Dieu ! oui, voyez son front ; regardez s’il n’est pas brûlé ?

— Mais elle ne l’a pas dit ! mais personne ne le savait !

— Cora ! appela une jeune femme en s’adressant à la fille de la marquise, c’est votre mère qui a sauvé cet enfant ! »

Les yeux de Cora se remplirent de larmes.

« Il l’a dit ! pauvre petit ! Maman cachait son dévouement ; elle avait défendu d’en parler : la vérité s’est montrée malgré elle.

— Oui, elle s’en cachait, répéta le vieux médecin de la maison ; elle trouvait plus de douceur à jouir de son bienfait ignoré ; mais elle en porte une empreinte indélébile, souvenir ineffaçable d’une noble action. »

Cette révélation, si naïvement faite par la bouche de Remy, fut bientôt connue de tout le monde. La jeune princesse de Marange, une amie de Béatrice, se leva avec un enthousiasme charmant.

« Elle a fait la charité avec sa vie ! s’écria-t-elle, et leur maison est détruite. Son œuvre la