Aller au contenu

Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
163
DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

plus précieuse est anéantie ; nous n’avons apporté qu’un concours intéressé à un tel bienfait ; ce n’est pas assez. Il ne sera pas dit qu’elle seule est généreuse ! »

Et prenant son carnet de bal :

« Voici, dit-elle, qui est élevé à la dignité de livre de bienfaisance ; j’écris en tête, Souscription pour la reconstruction de l’asile de Morancé, et je m’inscris pour mille francs. Et vous, monsieur le duc ? » ajouta-t-elle gaiement en passant à son voisin le carnet et le crayon.

Cette généreuse inspiration eut un succès complet. Chacun s’inscrivit à l’envi pour une somme assez forte. En une demi-heure, la souscription se montait à trente mille francs.

La marquise, surprise et émue de ce résultat inattendu, qui dépassait toutes ses espérances, trouvait les mots les plus touchants pour remercier ses hôtes.

Elle n’avait pas refusé la bourse des pauvres, elle accepta l’offrande des riches en louant Dieu, dans son cœur, qui a voulu que la charité fût contagieuse et y a attaché une des plus pures jouissances de ce monde.

L’asile se trouvait posséder soixante mille francs ; on se mit dès le lendemain à l’œuvre. Béatrice venait chaque jour surveiller les travaux et encourager les ouvriers ; on se hâtait