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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/171

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XIX

Le Noël de Louis.


Le roulement de sa berline s’éloignant de Morancé retentit plus tristement au cœur de tous, cette année-là. Celui qui pleura le plus son départ, ce fut Louis, le fils adoptif de Rigault.

Il resta bien longtemps à écouter dans le lointain le galop des chevaux. Pour Louis, Béatrice était non-seulement une protectrice, mais encore la source d’où arrivait jusqu’à lui la tendresse de sa mère et les souvenirs du foyer domestique.

Béatrice partie, il lui semblait que Jacques, que ses sœurs, que sa bonne mère s’en allaient aussi.

« Peut-être, se disait-il, maintenant qu’elle part pour si longtemps, m’oubliera-t-elle et ne pensera-t-elle plus l’année prochaine à aller à Lussan !

Ces idées-là emplissaient la tête de Louis pen-