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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/174

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Quand il revint, le cœur lui battait. Qu’avait à lui dire le fermier ? Il entra, non sans rougir d’émotion, dans la vaste cuisine de la ferme.

François Lourdet était assis devant la table, une lettre ouverte sous les yeux.

« Ah ! te voilà, Louis Rigault ! viens, mon garçon ; voilà une lettre où il est question de toi ; dis-moi si tu n’es pas heureux d’être nommé dans la lettre de Mme la marquise ?

— Madame ! elle a pensé à moi !

— Elle a mieux fait que d’y penser. Prête attention à ce que je vas lire :

« Je vous prie aussi, mon brave Lourdet, d’envoyer le petit Louis Rigault embrasser sa mère le jour de Noël ; il ne l’a pas vue depuis longtemps, et je pense que sa conduite a pu mériter cette récompense ; je désirais lui donner un herbier avant mon départ, mais je ne l’ai pas pu ; vous lui remettrez dix francs de ma part pour qu’il s’en achète un lui-même ; vous lui direz que je ne l’oublie pas et que je pense toujours aux enfants comme lui, travailleurs et bons. »

« Comme tu le vois, Madame me prie de te laisser aller à Lussan aujourd’hui ; je suis assez content de toi pour que tu partes ; tu reviendras demain matin. On va te prêter un cheval ; voilà tes dix francs et deux autres que je te donne pour tes étrennes. Va.