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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/177

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Le bruit des pas du jeune garçon les fit retourner toutes deux. Le regard de sa mère brilla d’un éclair de bonheur. Elle lui ouvrit ses bras et l’embrassa sans parler.

« Comme te voilà grand et fort, mon Louis, dit-elle enfin en essayant de sourire à son fils adoptif. Que ces huit mois t’ont changé à ton avantage !

— Mais qu’est-ce qu’il y a donc ici, mère ? demanda le petit berger, quel nouveau souci avez-vous !

— Tu viens dans un mauvais moment, répondit-elle en penchant tristement la tête : ton pauvre père est bien malade, mon ami ; il repose à cette heure, et je suis dans cette chambre à écouter le moindre bruit qu’il fera pour aller à lui.

— Mon Dieu ! qu’a-t-il donc ?

— Ce qu’il a, le bon Dieu le sait mieux que nous. Les médecins appellent ça une fièvre typhoïde ; voilà dix grands jours qu’il est couché, et ils ignorent quand il en relèvera.

— Dix jours ! pourquoi ne m’avez-vous rien fait dire ?

— Était-ce la peine de t’inquiéter ? Et par qui, du reste, pouvais-je te faire avertir ? Jacques est toujours sur la route d’Amboise pour aller chercher des médicaments ; Germain s’en va chez les pratiques demander qu’on paye nos petits